... ma première collaboration avec Auto RCM
![]() |
Peu avant Noel 2004, j'ai été contacté par le
rédacteur en chef du magazine AUTO RCM. J'ai écris un petit article. Celui-ci lui a plu. Il l'a donc publié dans un numéro spécial consacré aux circuits routiers électriques. Voici le texte de l'article. J'espère que l'expérience de Vincent et de cette revue de type "hors série" sera un franc succès; que mon article sera suivi de beaucoup d'autres
|
Mes 24 heures du Mans au 1/32ième Collectionner les modèles réduits, les photos, les livres ou tous autres objets comme les épinglettes ou les porte-clefs sur le thème des 24 heures du Mans est en soi quelque chose qui doit être assez fréquent. Pour me singulariser, je me suis spécialisé en ne collectionnant que les modèles réduits de circuits routiers électriques à l’échelle 1/32ième. Ma dizaine de mètres d’étagères supportent aujourd’hui quelques 250 modèles tous autant que possible protégés dans leur boite vitrine facilement empilable. La plupart des autos sont des Scalextric ou issues de marques compatibles, quelques exceptions néanmoins comme les modèles Circuit24 et leur bruyant moteur alternatif à lamelles. Mon premier circuit m’a été offert par mes parents pour le Noël 1965 ; un Record 64 Junior de Jouef, sa Ferrari F1 évidemment rouge et sa BRM F1 évidemment verte. Je crois que je les ai presque toutes eues ces petites Jouef. J’allais découvrir les nouveaux modèles dans les vitrines aux glaces biseautées de l’entresol des Magasins Réunis des Ternes à Paris avant de me les faire offrir pour fêtes et anniversaires ou au gré des résultats à l’école. Afin d’améliorer la tenue de route de ces petits bolides, je ne saurais dire combien de barres de pâte à modeler ont été utilisées, combien il a fallu adapter d’ailerons stabilisateurs pour leur donner un look encore plus « compét », combien de décimètres de fil de plomb ont été utilisés pour parfaire le contact électrique des rails ! En 1972 pour mes 16 ans, il y a eu l’arrivée de mon premier 33 tours, Deep Purple in Rock et la tout a failli basculer définitivement. J’avais sûrement des boutons, du poil au menton, enfin j’étais devenu grand alors adieux le circuit électrique et les voitures, adieux aussi la collection de Solido, de Corgi, de Majorette au 1/43ième, adieux tous ces jouets de bébé et place à la musique Rock. Je pensais avoir tourné la page. Le renouveau va venir de mon premier Scalextric, encore un Noël mais 25 ans plus tard offert par mon épouse. On entend souvent de la part de le gente féminine des railleries comme quoi les hommes ne deviennent jamais totalement adultes mais mon cas est typique ; ma femme a fait ce qu’il fallait pour je ne finisse pas totalement de grandir ! Le tracé du coffret « World Sports » représentait le circuit de la Sarthe. Mon fils aîné, alors âgé de 8 ans sera mon partenaire de course, la Porsche 962 et la Sauber Mercedes C9 seront nos deux premières armes. Cette superbe surprise va être le point de départ de ma collection actuelle. Au début, ma collection va partir un peu dans tous les sens et croître rapidement. Grâce aux nombreuses brocantes et vides greniers du 9 – 5 et du Vexin français, je vais tout d’abord acheter tout et n’importe quoi se rapportant aux circuits routiers électriques. Nostalgique sûrement de ma collection de Jouef éparpillée 20 ans auparavant, je vais la reconstituer. Je vais aussi découvrir les bruyantes voitures de Circuit24, accumuler pour 2 francs 6 sous des dizaines de Polistil , m’encombrer de mètres et de mètres de rails afin d’acquérir les voitures de toutes marques restées dans le fond des cartons dont les propriétaires étaient bien contents de se débarrasser. Plusieurs facteurs vont imposer le thème actuel de ma collection. Je crois que ceux-ci sont avant tout sportifs. Mes premiers souvenirs des 24 heures du Mans datent de 1968 avec l’accident dans la nuit et de la Matra 630 n°24 de Pescarolo mais surtout de l’épreuve de 1969. J’ai vécu cette année là des moments télévisés intenses. Ce fut d’abord un moment de désespoir avec l’accident dès le premier tour de la Ferrari 312P de Chris Amon ( accrochage avec la 917 du regretté J.Woolfe ). Ce fut ensuite et surtout le grand moment d’excitation avec les 2 derniers tours de circuit des deux leaders et l’arrivée historique de la Ford GT40 avec 120 mètres d’avance sur la Porsche 908 . Je ne saurais dire pourquoi j’avais une préférence pour la Ford, était ce à cause des couleurs de Gulf que j’aimais bien ; était ce à cause du drôle de nom que portait son pilote, Ickx, on trouve ça bizarre comme nom « Ickx » quand on est môme ; était ce à cause du fait que le français G. Larousse n’était pas au volant de la Porsche pour l’arrivée que je ne voulais pas que Porsche gagne ? Je ne sais pas ; et tout ce que je sais c’est que j’étais pour la Ford et que j’ai ce jour là un peu gagné les 24 heures du Mans. Cette fin palpitante est en tout cas restée gravée dans ma mémoire et je pense que je ne suis pas le seul ; c’est la première fois que je voyais les 24 heures à la télé et ils m’ont marqué. Les deux années suivantes malgré la défaite de Ferrari, ma marque préférée, sont aussi restées comme les années les plus emblématiques de l’épreuve. Les victoires françaises des Matra de 1972 à 1974, de Renault en 1978 et de Rondeau en 1981 ont fini avec cette touche cocardienne de forger à mes yeux cette légende. Les 24 heures ont été ressuscité avec le retour de Jaguar et de Mercedes en endurance à la fin des années 80, la prestation des Peugeot 905 au début des années 90 et les superbes GT1 à partir de 1995. La plus belle course auto du monde a sur toutes ces années 90’s retrouvé sa place, son plateau c’est de nouveau diversifié,. Au même moment, je me suis lassé de la Formule1 et son championnat devenu presque joué d’avance. J’en suis presque arrivé au point de ne plus avoir envie de regarder un grand prix à la télé. Des circuits où on ne peut pas doubler, des dépassements qui se passent dans les stands, des intérêts économiques et financiers primant sur le sport ; des accrochages volontaires pour le gain d’un championnat tels que Prost-Senna par 2 fois, Schumacher-Hill une autre. STOP ! Le Rallye, je n’en parle pas, je n’ai jamais tellement apprécié cette discipline. Je pense qu’il faut être plus connaisseur pour suivre les rallyes. Etais je trop jeune pour suivre les exploits des Alpine Renault ? Je dois bien avouer toutefois que je ne suis pas resté indifférent aux années Peugeot 205 Turbo16 et au talent du grand Timo Salonen, j’ai même souvenir d’avoir suivi sa victoire au Monte Carlo au minitel, les résultats des épreuves spéciales étaient donnés en temps réel. La seconde couronne de Citroën cette année et le sacre de Sébastien Loeb sont aussi des faits important du sport auto mais n’ont pas pour moi le même prestige qu’une victoire aux 24 heures. Historiquement, la première épreuve des « 24 heures du Mans » reconnue en tant que telle est celle de 1923. C’est presque toute l’histoire de l’automobile que l’on retrouve sur le circuit de la Sarthe, les plus grandes marques s’y sont affrontées. Je ne suis pas un fana d’histoire mais collectionner des modèles réduits et monter en même temps une bibliothèque, c’est donner une âme aux petites autos. De nombreux ouvrages traitent du sujet, rien de tel que d’avoir une photo de la vraie voiture et un petit texte sur sa prestation en course pour apprécier encore plus le modèle réduit. De plus quand les modèles réduits roulent eux aussi, on se prend à rejouer sur la piste, en famille, entre copains ou au club des moments d’histoire. L’arrivée des marques espagnoles Ninco d’abord puis Fly depuis 10 ans a donné corps à ma collection. La diversité et le réalisme des modèles proposés a relancé le marché. La vieilles marques comme Scalextric se sont accrochées au wagon, certes en passant par la case « made in China », mais la dynamique est a été retrouvée pour la plus grande joie des fanas. Attention toutefois, au moment où le choix n’a jamais été aussi important, il est impossible dans des limites budgétaires raisonnables de pouvoir suivre le mouvement. Il n’y a rien de plus frustrant pour un collectionneur comme moi que cela. De plus les prix flambent, la poule aux œufs d’or risque de se lasser ; et la poule c’est le collectionneur, c’est moi.
|
...mon second article parait le 15 Novembre 2005 !
![]() |
En cette mi novembre 2005,
Vincent remet le couvert avec un nouveau numéro spécial d'Auto RCM consacré
aux circuits électriques. Mon second article va pouvoir paraître !
|
Ceinture pour tout le mondeLe désaccord affiché de Jacky Ickx avec un type de départ qu’il jugeait dangereux et aussi après le dramatique accident du premier tour ayant coûté la vie à J. Woolfe l’année précédente, la grille est pour la dernière fois disposée en épi. Fini par contre dès cette année le sprint des pilotes traversant la piste dans un silence pesant, sautant dans leur bolide, s’infiltrant on ne sait par quelle pirouette dans leur habitacle exigu. Finis donc ces départs où à peine posés dans leur siège baquet ces fous de vitesses ne prenaient même pas le temps de boucler leur ceinture de sécurité multipoints, démarraient en trombe et profitaient de la longue ligne droite des Hunaudières pour commencer à penser à leur sécurité. Les pilotes ne veulent plus jouer ces héros souvent disparus trop prématurément. Ils ont trouvé au travers du champion belge un porte parole qui a su par sa force tranquille imposer cette évolution, cette révolution même. Pour les nostalgiques, il est certain que le spectacle va y perdre beaucoup ; l’ACO va renoncer au charme désuet de cette procédure de départ unique. Nous sommes maintenant en 1970. A 15h55 de ce week-end des 13 et 14 juin, les pilotes prennent tranquillement place dans leur bolide. Les moteurs sont éteints, les chevaliers casqués sont maintenant installés, ils sont bien sanglés, harnachés tous sauf un, J. Brabham qui a coincé sa ceinture sous son baquet, résultat d’une certaine nervosité sans doute. Le drapeau à damier s’abaisse surprenant quelques pilotes placés en fond de grille, le départ vient d’être donné. Tout de passe bien, le double tour d’horloge de la Sarthe est lancé. Malgré quelques travaux entrepris tels que l’élargissement de la piste au niveau de la chicane Ford, de la courbe Dunlop et au Tertre rouge, la longueur du circuit reste inchangée depuis l’édition 1968 avec ses 13,469 kms. L’aménagement le plus important est constitué en fait des 12 kilomètres de rail de sécurité qui ont été posés depuis l’année dernière. L’effort financier est considérable. Le circuit est maintenant presque intégralement ceinturé. Ces mesures de sécurité supplémentaires prises par l’ACO, la chance aidant aussi, feront qu’aucun pilote ne sera blessé lors de la vingtaine d’accidents survenus durant les essais et l’épreuve. Un commissaire de piste trouvera malheureusement toutefois la mort à un endroit où personne n’avait pensé qu’il y aurait un risque. Le duel n’aura pas lieuPorsche va pour la première fois s’imposer après déjà vingt ans d’efforts. Vic Elford va battre une fois de plus tous les records de vitesse avec la 917 LH 4,9 litres mais devra renoncer à la victoire sur panne moteur. Il n’aura aucune difficulté dès le premier passage dans la ligne droite des Hunaudières à prendre le meilleur sur la « K » de J. Siffert parti comme une bombe. La légende veut que ces longues queues atteignent les 350 km/h. Il n’en est rien. La vitesse maximum chronométrée a été de 331 km/h contre 315 km/h pour celle des courtes. Ces vitesses paraissent aujourd’hui relativement peu élevées. L’écart avec les petites cylindrées était par contre bien plus important, pas loin de 120 km/h de différence avec une Porsche 911S. L’homme de tête perdra le commandement dès les premières averses. La tenue de route dans les courbes détrempée était telle que n’importe quelle GTS faisaient jeu égal avec la 917LH et qu’il devenait impossible de pouvoir doubler. L’écurie de J. Wyer refusera l’utilisation de la carrosserie longue jugée trop délicate à piloter, un petit volet situé derrière le décrochement central testé à Spa sera par contre conservé. Arrivées quasiment au minimum de poids autorisé de la catégorie, les fines allemandes avec leur 800 kgs sont très abouties. La totalité des 7 Porsche 917 sont ainsi confiées aux mains d’écuries privées, 6 d’entre elles recevant le soutien semi officiel de l’usine. De conception plus classique, avec près de neuf mois de préparation de moins que les 917, quelques kilos superflus et une aérodynamique peu élaborée, les 512 ne seront jamais à la hauteur de leurs rivales allemandes durant la saison. Les Coda Lunga sont en fait un compromis entre les longues queues des Porsche et les arrières tronqués des Ferrari Berlinetta. Elles feront illusion lors des essais, elles feront un début de course sage donnant l’impression de parfaitement maîtriser leur tableau de marche pour cette longue course d’endurance. La pluie sera la grande invitée de cette 38ième édition et va sans nul doute gâcher la fête. Elle aura raison de la moitié des 8 belles italiennes du départ en 2 accidents à la quatrième heure de course. Jacky Ickx, seul représentant Ferrari capable de donner la réplique aux Porsche, mettra les roues dans l’herbe et sortira violement de la route dans la nuit alors qu’il était second. La n°5 brusquement ralentie par le sable du talus gorgé d’eau sera projetée en l’air. Comble de malchance ou méchant contre pied du sort, c’est elle qui dans son envol sera à l’origine du décès du commissaire de piste, son infortuné pilote militant depuis plusieurs années pour le renforcement de la sécurité. En tête, Jo Siffert incisif ne verra pas plus l’arrivée que les autres 917 K du team Gulf. Battu de 120 mètres l’année d’avant, Hans Herrmann va prendre sa revanche et gagner avec la 917 K 4,5litres du Team de Salzburg. Il va devancer son ancien coéquipier G. Larousse sur la superbe 917 LH psychédélique du tout nouveau Team Martini, la 908 Flunder LH de la même écurie complètera le podium en remportant pour sa part la catégorie Prototypes. Malgré une victoire chanceuse aux 12heures de Sebring de Scuderia, le duel tant attendu entre Porsche et Ferrari a finalement tourné court. Mais quelle image est associée à cette 38ième édition des 24 heures du Mans 1970 ? Sur les traces de la légendeC’est naturellement l’affiche du film « Le Mans » avec Steve McQueen qui va s’imposer à nos esprits. Formant équipage avec Stewart et inscrit aux essais avec une Porsche 917, la star de cinéma motivé par un bon début de saison ne sera pas présente. Lié par contrat à ses producteurs, il ne sera malheureusement pas autorisé à disputer la course. La production ayant peur qu’en cas d’accident le tournage prenne du retard, il devra déclarer forfait. Sorti en 1971, le long métrage est sans conteste le plus beau film du genre. Ce n’est probablement pas par hasard que Fly, la maintenant célèbre marque espagnole de Slot, a exploité ce filon.
Elle va commercialiser 3 coffrets à tirage limité et rend ainsi hommage à Steve McQueen. Le premier coffret (réf SM1) est consacré à la 908 Flunder blanche n°48 avec laquelle le pilote va sauver l’honneur de Porsche en hissant sa monture à la seconde place des 12 heures de Sebring 1970. Le second coffret (réf SM2) contient la même voiture mais de couleur bleu foncé cette fois. Engagée par Solar Production pour les besoins du film « Le Mans », équipée de caméras cette voiture avec le n°29 terminera non classée mais ramènera des images du cœur de la course, des vraies, des vues magnifiques, prenantes. Le troisième coffret (réf SM3) est dédié à la Porsche 917 n°20 du Team Gulf de Steve McQueen alias Michael Delaney dans le film mais pilotée par J. Siffert et B. Redman en course. Avec cette série historique et dédiée à un homme, Fly va nous mettre l’eau à la bouche et nous donner un peu plus envie encore de replonger dans le passé. L’année 1970 en est pour beaucoup d’entre nous le sommet et fort heureusement, la marque de Madrid ne va pas en rester la, elle va en quelques mois nous combler de bonheur en nous proposant de revivre en miniature cette période mythique. Du rêve à la réalitéReconstituer la grille de départ de cette édition 1970 intégralement à l’échelle 1/32 ième ne va pas pour autant être aussi simple. Passionné comme moi par cette année, un de mes amis me confiait encore il n’y a pas si longtemps : « On y arriver !!! ». Fly n’est pas fort heureusement pour nous et pour la concurrence la seule à s’intéresser au Mans. A l’heure ou cet article sera mis sous presse, un bon tiers des 51 partants a été reproduit soit 17 voitures. Elles sont trouvables toute montée ou en kit. Pour les autres modèles , il va falloir un peu plus d’imagination, de recherche, sortir sa boite à outils souvent, ses papiers de verre les plus fins et ses plus beaux pinceaux.
|